dimanche 26 avril 2009

Table des matières

1. Qu'es-ce que la mort?
2. Bûchers et tombeaux de Théophile Gautier
2.1. Théophile Gautier
2.2. Jules Eugène Lenepveu
3. Elegies avant toi de Marceline Desbordes-Valmore
3.1. Marceline Desbordes-Valmore
3.2. Elvira Amrhein
4. Une mort héroïque de Charles Beaudelaire
4.1. Charles Baudelaire
5. La faucheuse:L'image la plus fréquente de la mort
6. Dernier espoir de Paul Verlaine
6.1. Paul Verlaine
7. Mais si faut-il mourir? de Sponde
7.1 Jean de Sponde
8. Morts de Quatre-vingt-douze d'Arthur Rimbaud
8.1 Arthur Rimbaud
9. Bibliographie

1. Qu'es-ce que la mort?


La mort est, selon la science, l'état définitif d'un corps qui cesse de vivre. Elle se caractérise par un arrêt des fonctions vitales (nutrition, respiration…), nécessaires au maintien de l'intégrité de l'organisme.Pour la religion, la mort est un stade par lequel chaque être humain doit passer.L'âme de l'être quitte le corps pour aller rejoindre le monde des esprits.La mort est donc la fin de la vie.

2. Bûchers et tombeaux de Théophile Gautier



Le squelette était invisible,
Au temps heureux de l'Art païen ;
L'homme, sous la forme sensible,
Content du beau, ne cherchait rien.

Pas de cadavre sous la tombe,
Spectre hideux de l'être cher,
Comme d'un vêtement qui tombe
Se déshabillant de sa chair,

Et, quand la pierre se lézarde,
Parmi les épouvantements,
Montrait à l'oeil qui s'y hasarde
Une armature d'ossements ;

Mais au feu du bûcher ravie
Une pincée entre les doigts,
Résidu léger de la vie,
Qu'enserrait l'urne aux flancs étroits ;

Ce que le papillon de l'âme
Laisse de poussière après lui,
Et ce qui reste de la flamme
Sur le trépied, quand elle a lui !

Entre les fleurs et les acanthes,
Dans le marbre joyeusement,
Amours, aegipans et bacchantes
Dansaient autour du monument ;

Tout au plus un petit génie
Du pied éteignait un flambeau ;
Et l'art versait son harmonie
Sur la tristesse du tombeau.

Les tombes étaient attrayantes:
Comme on fait d'un enfant qui dort,
D'images douces et riantes
La vie enveloppait la mort ;

La mort dissimulait sa face
Aux trous profonds, au nez camard,
Dont la hideur railleuse efface
Les chimères du cauchemar.

Le monstre, sous la chair splendide
Cachait son fantôme inconnu,
Et l'oeil de la vierge candide
Allait au bel éphèbe nu.

Seulement pour pousser à boire,
Au banquet de Trimalcion,
Une larve, joujou d'ivoire,
Faisait son apparition;

Des dieux que l'art toujours révère
Trônaient au ciel marmoréen ;
Mais l'Olympe cède au Calvaire,
Jupiter au Nazaréen ;

Une voix dit : Pan est mort ! - L'ombre
S'étend. - Comme sur un drap noir,
Sur la tristesse immense et sombre
Le blanc squelette se fait voir ;

Il signe les pierres funèbres
De son paraphe de fémurs,
Pend son chapelet de vertèbres
Dans les charniers, le long des murs,

Des cercueils lève le couvercle
Avec ses bras aux os pointus ;
Dessine ses côtes en cercle
Et rit de son large rictus ;

Il pousse à la danse macabre
L'empereur, le pape et le roi,
Et de son cheval qui se cabre
Jette bas le preux plein d'effroi ;

Il entre chez la courtisane
Et fait des mines au miroir,
Du malade il boit la tisane,
De l'avare ouvre le tiroir ;

Piquant l'attelage qui rue
Avec un os pour aiguillon,
Du laboureur à la charrue
Termine en fosse le sillon ;

Et, parmi la foule priée,
Hôte inattendu, sous le banc,
Vole à la pâle mariée
Sa jarretière de ruban.

A chaque pas grossit la bande;
Le jeune au vieux donne la main ;
L'irrésistible sarabande
Met en branle le genre humain.

Le spectre en tête se déhanche,
Dansant et jouant du rebec,
Et sur fond noir, en couleur blanche,
Holbein l'esquisse d'un trait sec.

Quand le siècle devient frivole
Il suit la mode; en tonnelet
Retrousse son linceul et vole
Comme un Cupidon de ballet

Au tombeau-sofa des marquises
Qui reposent, lasses d'amour,
En des attitudes exquises,
Dans les chapelles Pompadour.

Mais voile-toi, masque sans joues,
Comédien que le ver rnord,
Depuis assez longtemps tu joues
Le mélodrame de la Mort.

Reviens, reviens, bel art antique,
De ton paros étincelant
Couvrir ce squelette gothique ;
Dévore-le, bûcher brûlant !

Si nous sommes une statue
Sculptée à l'image de Dieu,
Quand cette image est abattue,
Jetons-en les débris au feu.

Toi, forme immortelle, remonte
Dans la flamme aux sources du beau,
Sans que ton argile ait la honte
Et les misères du tombeau !

2.1.Théophile Gautier




Théophile Gautier est Né à Tarbes le 30 août 1811.Il était issu d’une famille de petite bourgeoisie avec laquelle il s’établit rapidement à Paris. Il se destinait au départ à une carrière de peintre, mais, le 27 juin 1829, il fit la rencontre de Victor Hugo, qui lui donna son goût pour la littérature. Il défendit celui-ci contre les tenants du classicisme.Il faisait partie du courant du romantisme.Même si son œuvre évolua vers une certaine formalité, il resta, en son fort intérieur, romantique jusqu’à la fin de son existence.C'est un artiste qui aura marqué les esprits.L’image que l’on retient de nos jours de Gautier est celle d’un partisan de Victor Hugo et d’un grand poète romantique.Il se distinguait des autres romantiques par ses formalités mais également par les thèmes sombres et macabres que l'on retrouvait dans ses poèmes.
Il était très apprécié par les autres artistes.En 1857,Charles Baudelaire lui dédia ses Fleurs du mal par ces vers: «!Au poète impeccable!/!au parfait magicien ès lettres françaises!/!à mon très cher et très vénéré!/!maître et ami!/!Théophile Gautier…!».Il mourut le 23 octobre 1872.

2.2.Jules Eugène Lenepveu

Jules Eugène Lenepveu est un peintre, né à Angers le 12 décembre 1819.Il fit l'école des Beaux-Arts et il fut l'élève de Mercier à Angers puis de Picot à Paris.En 1843,Il intégra l'École nationale supérieure des beaux-arts et exposa son œuvre principal L'Idylle.Il devint célèbre pour ses vastes compositions historiques, notamment les plafonds de l'Opéra de Paris (1869-1871), ou du théâtre d'Angers (1871).Il décède le 16 octobre 1898 à Paris.Nous avons choisi son œuvre intitulé " Jeanne d'arc au bûcher" pour illustrer "Bûchers et tombeaux" de Théophile Gautier.

3. Elegies avant toi de Marceline Desbordes-Valmore




comme le rossignol qui meurt de mélodie
souffle sur son enfant sa tendre maladie,
morte d' aimer, ma mère, à son regard d' adieu,
me raconta son âme et me souffla son Dieu.
Triste de me quitter, cette mère charmante,
me léguant à regret la flamme qui tourmente,
jeune, à son jeune enfant tendit longtemps sa main,
comme pour le sauver par le même chemin.
Et je restai longtemps, longtemps, sans la comprendre,
et longtemps à pleurer son secret sans l' apprendre,
à pleurer de sa mort le mystère inconnu,
le portant tout scellé dans mon coeur ingénu,
ce coeur signé d' amour comme sa tendre proie,
où pas un chant mortel n' éveillait une joie.
On eût dit, à sentir ses faibles battements,
une montre cachée où s' arrêtait le temps ;
on eût dit qu' à plaisir il se retint de vivre.
Comme un enfant dormeur qui n' ouvre pas son livre,
je ne voulais rien lire à mon sort, j' attendais ;
et tous les jours levés sur moi, je les perdais.
Par ma ceinture noire à la terre arrêtée,
ma mère était partie et tout m' avait quittée :
le monde était trop grand, trop défait, trop désert ;
une voix seule éteinte en changeait le concert :
je voulais me sauver de ses dures contraintes,
j' avais peur de ses lois, de ses morts, de ses craintes,
et ne sachant où fuir ses échos durs et froids,
je me prenais tout haut à chanter mes effrois !
Mais quand tu dis : " je viens ! " quelle cloche de fête
fit bondir le sommeil attardé sur ma tête ;
quelle rapide étreinte attacha notre sort,
pour entre-ailer nos jours d' un fraternel essor !
Ma vie, elle avait froid, s' alluma dans la tienne,
et ma vie a brillé, comme on voit au soleil
se dresser une fleur sans que rien la soutienne,
rien qu' un baiser de l' air, rien qu' un rayon vermeil...
aussi, dès qu' en entier ton âme m' eut saisie,
tu fus ma piété ! Mon ciel ! Ma poésie !
Aussi, sans te parler, je te nomme souvent
mon frère devant Dieu ! Mon âme ! Ou mon enfant !
Tu ne sauras jamais, comme je sais moi-même,
à quelle profondeur je t' atteins et je t' aime !
Tu serais par la mort arraché de mes voeux,
que pour te ressaisir mon âme aurait des yeux,
des lueurs, des accents, des larmes, des prières,
qui forceraient la mort à rouvrir tes paupières !
Je sais de quels frissons ta mère a dû frémir
sur tes sommeils d' enfant : moi, je t' ai vu dormir...
toi, ne sois pas jaloux ! Quand tu me vois penchée,
quand tu me vois me taire, et te craindre et souffrir,
c' est que l' amour m' accable. Oh ! Si j' en dois
mourir,
attends : je veux savoir si, quand tu m' as cherchée,
tu t' es dit : " voici l' âme où j' attache mon sort
et que j' épouserai dans la vie ou la mort. "
oh ! Je veux le savoir. Oh ! L' as-tu dit ? ...
pardonne !
On est étrange, on veut échanger ce qu' on donne.
Ainsi, pour m' acquitter de ton regard à toi,
je voudrais être un monde et te dire : " prends-moi ! "
née avant toi... douleur ! Tu le verrais peut-être,
si je vivais trop tard. Ne le fais point paraître,
ne dis pas que l' amour sait compter, trompe-moi :
je m' en ressouviendrai pour mourir avant toi !
Marceline Desbordes-Valmore (1786 - 1859)

3.1.Marceline Desbordes-Valmore



Marceline Desbordes-Valmore est une artiste appartenant au mouvement du romantisme.Elle est née à Douai le 20 juin 1786. Elle fut Comédienne et chanteuse. Elle se produisit notamment à l'Opéra-Comique et au Théâtre de la Monnaie à Bruxelles, où elle incarna Rosine dans Le Barbier de Séville de Beaumarchais.En 1816,elle perdit un fils de cinq ans né d'une liaison avec un comédien nommé Olivier.Elle se maria en 1817 avec un acteur, Prosper Lanchantin, dit Valmore.C'est en 1819 qu'elle publia son premier recueil de poèmes, Élégies, Marie et Romances.Son ouvrage le plus important est "élégies avant toi".Verlaine la considérait comme étant une femme de génie.Il déclara:« Nous proclamons à haute et intelligible voix que Marceline Desbordes-Valmore est tout bonnement […] la seule femme de génie et de talent de ce siècle et de tous les siècles […] ».Elle fut la première en date des poètes du romantisme et l'une des plus grandes poétesses de tous les temps.C'est à Marceline Desbordes-Valmore que l'on doit l'utilisation de onze syllabes et la genèse de romances sans paroles.Elle mourût le 23 juillet 1859 à Paris.